« Lady Sings the Blues » de Billie Holiday

Article : « Lady Sings the Blues » de Billie Holiday
Crédit: L Comme Lecture
4 septembre 2022

« Lady Sings the Blues » de Billie Holiday

C’est l’une des plus grandes voix du XXᵉ siècle. Si vous êtes amateur de jazz, vous avez sans doute déjà écouté avec émotion son célèbre “Strange fruit”. En réalité, rien ne prédestinait Billie Holiday à la carrière musicale qu’elle a eu. Tout ce qui pouvait mal se passer dans son existence s’est mal passé. À quelques mois de son décès, comme un signe, Lady Day a choisi de raconter sa vie au travers d’une autobiographie. Dès les premières lignes, on découvre l’envers du décor. Derrière, le talent, les paillettes, le succès et les gardénias, il y avait une écorchée vive qui a choisi le courage et la détermination en toutes circonstances.

Une rose au milieu des épines

« Papa et maman étaient mômes à leur mariage : lui dix-huit ans, elle seize ; moi, j’en avais trois. Maman travaillait comme bonne chez les blancs. Quand ils se sont aperçus qu’elle était enceinte, ils l’ont foutue à la porte. Les parents de papa, eux, ont failli avoir une attaque en l’apprenant. C’étaient des gens comme il faut qui n’avaient jamais entendu parler de choses pareilles dans leur quartier à Baltimore. Mais les deux mômes étaient pauvres et quand on est pauvre, on pousse vite. »

Ainsi commence le récit de la vie de Billie Holiday. Elle raconte presque avec une simplicité presque enfantine les drames qui ont jalonné son existence. Viol, prison, addictions, racisme, rien n’est épargné au lecteur. On pleure avec Lady Day. On se réjouit pour Lady Day. Elle raconte avec beaucoup d’émotion son attachement à sa mère, la duchesse, dont la vie aura été aussi courte que pénible. Ce qui est très intéressant aussi dans cette autobiographie, c’est que Billie Holiday y raconte la genèse de ses chansons les plus connues. Vous comprendrez mieux toute l’émotion contenue dans des titres tels que “Trav’lin’ all alone”. On imagine à peine le courage qu’il lui a fallu pour chanter “Strange fruit” dans le système ségrégationniste américain. On entrevoit brièvement ce que c’est qu’être une artiste noire aux États-Unis dans les années 40. 

Dans “Lady Sings the Blues”, Billie Holiday raconte ouvertement son combat contre la drogue. Elle ne parvient malheureusement pas à vaincre son addiction. Lady Day meurt le 17 juillet 1959 à seulement 44 ans. S’il faut retenir une chose de cette autobiographie touchante de vérité et de simplicité, c’est que Billie Holiday est une grande dame !

“Tout ce que la drogue fait, c’est vous tuer, lentement, sournoisement, cruellement. Elle tue les gens que vous aimez en même temps que vous. Voilà la vérité, toute la vérité, rien que la vérité.”

Billie Holiday

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