Mon bilan lecture pour le premier semestre 2022

Article : Mon bilan lecture pour le premier semestre 2022
Crédit: Georges Attino
8 juillet 2022

Mon bilan lecture pour le premier semestre 2022

Ce premier semestre 2022 aura été pour moi riche en lectures et en rencontres. À travers ce blog et mon compte Instagram dédié à la lecture, j’ai fait de très belles rencontres littéraires. Cela a bien évidemment contribué à allonger ma liste de livres à lire, mais aussi à lire encore davantage ! Ce n’est peut-être pas le moment de faire le bilan, car l’année n’est pas finie, mais j’ai tout de même envie de partager avec vous mes lectures de ces premiers mois de l’année. Cela pourra peut-être vous donner des idées de lecture et, je l’espère, de me faire aussi des recommandations.

La part belle aux classiques

Cette année, j’ai décidé de lire davantage de classiques. En matière de littérature, il faut dire que tous les “classiques” ne font pas l’unanimité. À vous de définir ce qui, pour vous, fait office de « classique ». Pour ma part j’ai particulièrement aimé Orgueils et préjugés de Jane Austen. L’intrigue peut sembler quelque peu fade à notre époque où l’amour se consomme plutôt en format “fast food”. Les tergiversations de Mr Darcy et de Miss Bennet sont presque ridicules. Mais ce qui séduit dans Orgueils et préjugés, ce ne sont pas les mièvreries des protagonistes, c’est le ton drôle et romanesque de Jane Austen. Et le style désuet a quelque chose de totalement délicieux.

Crédit: L Comme Lecture

Toujours dans la gamme des classiques, j’ai eu un coup de coeur absolu pour Martin Eden de Jack London. C’est la première fois que je lisais cet auteur, du coup j’ai systématiquement ajouté tous ses livres à ma liste des livres à lire ! Dans cette liste végétait depuis quelques années Crime et châtiment de Dostoïevski. Il faut dire qu’en voyant qu’il faisait 726 pages, je le remettais toujours à plus tard. En réalité, en lisant Crime et châtiment, vous ne verrez pas les pages défiler. Ce n’est pas pour rien que Fiodor Dostoïevski est reconnu, plusieurs siècles après son existence, comme étant l’un des plus grands auteurs russes, connu partout dans le monde.

Parmi les classiques américains, après l’émerveillement ressenti avec Jack London, je suis allée à la découverte de ses compatriotes : John Fante et John Steinbeck, respectivement avec Demande à la poussière et Des souris et des hommes. Ce dernier entre officiellement dans le top 10 de mes meilleures lectures. J’ai d’ailleurs poursuivi ma découverte de l’univers de Steinbeck avec son court roman La perle.

J’ai enfin lu (ne jugez pas) l’Etranger d’Albert Camus. Sur recommandation d’un ami lecteur, j’ai enchaîné avec les autres œuvres qui composent son cycle de l’absurde à savoir : Le mythe de Sisyphe et Caligula. C’est intéressant de découvrir l’œuvre de Camus à travers trois genres différents : le roman, l’essai et le théâtre. Ce dernier n’est pas un genre que j’affectionne particulièrement mais c’est finalement celui où j’ai trouvé que l’auteur a particulièrement accentué ce qui, à mon avis, est le point commun de ces trois œuvres, c’est à dire l’absurde de l’existence humaine.

Parlant de théâtre, j’ai profité d’une salle d’attente pour plonger dans Les précieuses ridicules de Molière. Cela me parait toujours aussi drôle qu’à ma première lecture. Aussi, Kafka est l’un des auteurs que j’avais envie de découvrir cette année. J’ai donc commencé avec La métamorphose et, comment vous dire… cette histoire de cafard est un peu trop surréaliste pour moi. N’ayant pas pu transcender ce fait, j’ai vraiment eu du mal à comprendre l’allégorie. Rassurez-vous, ce n’est pas parce qu’un livre est un classique que vous êtes obligé d’apprécier sa lecture ! Les soleils des indépendances, livre d’Ahmadou Kourouma, est par exemple un classique de la littérature africaine, mais personnellement je n’en garde pas un souvenir impérissable.

Sur la question de la race et des inégalités

C’est une thématique littéraire que j’affectionne particulièrement. Dans ce registre, j’ai été particulièrement séduite par l’essai de Rosa Amélia Plumelle-Uribe intitulé La férocité blanche : des non-Blancs aux non-Aryens, ces génocides occultés de 1492 à nos jours. Que l’on soit d’accord ou pas avec les idées développées par l’avocate colombienne, il faut reconnaître que son argumentation est savamment construite et son travail de recherche minutieux. J’ai découvert cet essai en en lisant un autre, celui de Lilian Thuram, intitulé La pensée blanche. Je vous le recommande vivement si la question du racisme vous intéresse. Et même si vous avez déjà vu le documentaire, vous apprécierez la lecture de I am not your negro de Raoul Peck, basé sur plusieurs textes de James Baldwin.

Pour comprendre comment et pourquoi la question raciale demeure d’actualité chez l’Oncle Sam, je vous recommande Dans la peau d’un noir de John Howard Griffin, mais aussi Rafael, derniers jours de Gregory Mc Donald ou encore Les faibles et les forts de Judith Perrignon. Ce sont des lectures difficiles, mais édifiantes. En parlant de lecture difficile, quoi que vous sachiez de l’apartheid, le roman d’André Brink, Une saison blanche et sèche ne vous laissera pas indifférent.

Agréables découvertes

Un de mes amis lecteurs a été particulièrement choqué de m’entendre dire que je n’avais jamais lu Yasmina Khadra qui pour lui est l’un des meilleurs auteurs contemporains. Je suis donc allée à la découverte de Mohammed Moulessehoul qui écrit sous le nom de plume Yasmina Khadra. J’ai beaucoup aimé son roman Les hirondelles de Kaboul, un peu moins Les Sirènes de Bagdad. Mais je suis d’accord avec mon ami, Khadra c’est vraiment une plume qui mérite qu’on s’y attarde !

Les Sirènes de Bagdad
Crédit: L Comme Lecture

Surtout, ne jugez pas un livre à sa couverture, ni même à son titre. En ouvrant Le livre des brèves amours éternelles d’Andrei Makine, je m’attendais à une mièvrerie et, contre toute attente, cela a été un coup de coeur absolu. Avec pour décor le régime oppressif de l’Union soviétique des années 60, Makine nous plonge hâtivement dans le quotidien de personnages ordinaires qui expérimentent l’amour dans des conditions extraordinaires.

Cette année j’avais aussi décidé d’élargir mes horizons en termes de lecture, en découvrant des auteurs pas très connus dans la sphère francophone mais qui n’en sont pas moins talentueux. J’ai commencé par l’un des auteurs japonais les plus célèbres : Osamu Dazai, avec son œuvre autobiographique La déchéance d’un homme paru en 1948. J’ai également apprécié Ma mémoire assassine du coréen Kim Young-ha même si la fin m’intrigue toujours.

Après la lecture de Gouverneurs de la rosée de Jacques Roumain et Les villages de Dieu, d’Emmelie Prophète, je peux vous dire que pour comprendre Haïti, les journaux ne suffisent pas. Il faut lire les auteurs haïtiens.

Je continue de découvrir les oeuvres de…

Jean Hatzfeld est un journaliste qui à mon avis a ce qu’il faut de justesse et d’empathie pour raconter la guerre. Je l’ai découvert il y a quelques années avec sa trilogie consacré au génocide qui a eu lieu au Rwanda. Dans L’air de la guerre, il sillonne les routes de Bosnie-Herzégovine pendant l’implosion de l’Ex-Yougoslavie. Le récit aurait d’ailleurs pu ne jamais être écrit s’il n’avait pas miraculeusement survécu à une rafale de Kalachnikov. Il ne manquera d’ailleurs pas de remercier dans le livre les trois miliciens qui ont eu « l’amabilité de ne pas pas l’achever » dans un caniveau ce matin de juin 1992.

Crédit: L Comme Lecture

Quand j’ai vu qu’Alain Mabanckou avait écrit un livre hommage à James Baldwin qui est l’un de mes auteurs préférés, je me suis précipitée pour l’acheter. Mais je dois avouer que bien que j’apprécie particulièrement le genre épistolaire, sa Lettre à Jimmy ne m’a pas fait grande impression, sans doute parce que la plupart des événements sur lesquels il revient m’étaient plus ou moins connus. En parlant de lettres, j’ai apprécié la lecture des lettres échangés par Alfred de Musset et George Sand regroupées sous le recueil « Ô mon George, ma belle maîtresse… » Ça change des texto envoyés à la sauvette de nos jours.

Je continue ma découverte de Milan Kundera, un auteur aussi talentueux qu’intriguant. La lecture de La valse aux adieux était plutôt intéressante. On verra ce qu’il en sera du prochain. Intéressant, ce n’est pas le mot que j’emploierai pour qualifier Oscar et la dame rose d’Eric Emmanuel Schmitt ni le Laissez-moi de Marcelle Sauvageot mais, encore une fois, ce n’est que mon avis.

Vous l’aurez compris, il n’y a presque pas de logique dans mes choix de livres. Cependant une chose est sûre, même sans être un coup de cœur, chaque livre m’enrichit à sa manière. Alors n’hésitez pas à partager avec moi en commentaires vos recommandations ou vos avis sur les livres évoqués dans cet article. En attendant, j’ai récemment découvert à la faveur d’une très belle rencontre sur Bookstagram, un discours que j’aimerais vous partager. S’il fallait absolument une définition du métier d’écrivain, ce serait celle-là.

Bilan lecture 2022

L’air de la guerre de Jean Hatzfeld
Les soleils des indépendances d’Ahmadou Kourouma
Orgueil et préjugés de Jane Austen
Les hirondelles de Kaboul de Yasmina Khadra
Les précieuses ridicules de Molière
Laissez-moi de Marcelle Sauvageot
Lettre à Jimmy d’Alain Mabanckou
Martin Eden de Jack London
Les faibles et les forts de Judith Perrignon
La métamorphose de Franz Kafka
Dans la peau d’un noir de John Howard Griffin
La déchéance d’un homme d’Osamu Dazai
I am not your negro de James Baldwin
Demande à la poussière de John Fante
Rafael, derniers jours de Gregory Mc Donald
Des souris et des hommes de John Steinbeck
Ma mémoire assassine de Kim Young-ha
Une saison blanche et sèche d’André Brink
L’étranger d’Albert Camus
Le mythe de Sisyphe d’Albert Camus
Caligula d’Albert Camus
Les sirènes de Bagdad de Yasmina Khadra
« Ô mon George, ma belle maîtresse… » d’Alfred de Musset et George Sand
La pensée blanche de Lilian Thuram
Oscar et la dame rose d’Eric Emmanuel Schmitt
La valse aux adieux de Milan Kundera
Le livre des brèves amours éternelles d’Andrei Makine
Les villages de Dieu d’Emmelie Prophète
La perle de John Steinbeck
Crime et châtiment de Dostoeivski
Gouverneurs de la rosée de Jacques Roumain
La férocité blanche de Rosa Amélia Plumelle-Uribe

Partagez

Commentaires

Nafissatou Hamadou Saley
Répondre

Wow !!! C'est tout simplement époustouflant que vous ayez réussi à lire plus de trente bouquins déjà en six mois !

si je pus me permettre, à quelle fréquence lisez-vous et comment arrivez-vous à mettre des plages de lecture entre vos activités du quotidien ?

reves
Répondre

Bonjour Nafissatou :)
Alors, je lis généralement tôt le matin entre 5h et 7h pour ne pas être dérangée. Après c'est un plaisir donc je ne vois pas les livres passer ;)